Publié le 26/06/2025
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Entre innovation et engagement écologique : Le regard d’Alexandra Schneider sur l’architecture d’aujourd’hui

Sur Trouver un Architecte, vous recevez des appels d'offres directement par mail. Est-ce un avantage pour vous ?
Oui, c'est quelque chose qui vient directement à nous, et c'est agréable de les consulter. Cela permet de commencer la journée avec une idée de candidature potentielle.
Vous soumettez souvent des candidatures ?
Pas assez, il faudrait que j'en fasse beaucoup plus. Mais pour cela, il faut du temps, ce que je n'ai pas toujours en tant qu'architecte.
Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?
En ce moment, nous sommes plutôt en phase chantier. Nous travaillons sur la reconversion de la CPAM de Mantelage Joli, un bâtiment de 2600 m², pour le fonds d'investissement Eurial. Nous allons bientôt lancer la consultation. C'est un projet très technique, notamment sur la partie sécurité incendie.
Nous avons également un projet avec le bailleur social Vélogia, qui concerne la restructuration lourde d'un immeuble d'habitation à Pantin. Initialement composé de 16 logements, il sera réduit pour proposer des logements de meilleure qualité. Ce projet intègre le réemploi des matériaux et l'utilisation de matériaux biosourcés, avec un bureau d'études spécialisé en économie circulaire. C'est une approche très enrichissante et prometteuse pour l'avenir.
Nous avons aussi un projet de restauration lourde d'un appartement prestigieux dans le 7ème arrondissement de Paris, ainsi que le développement d'un concept store pour un magasin de sport. Ce dernier projet est particulièrement intéressant, car il utilise l'architecture comme un outil de communication à part entière. Nous devons concilier matières, couleurs, ambiances, lumières, ce qui nous pousse à une veille constante sur les nouveaux matériaux et tendances.
Vous mentionnez un projet en Afrique centrale. Comment en êtes-vous arrivé à travailler là-bas ?
Tout s'est fait par le bouche-à-oreille. Dans notre métier, le meilleur commercial que l'on puisse avoir, c'est nous-mêmes. En travaillant bien, on parle de nous. J'ai toujours eu une appétence pour le voyage et travailler à l'étranger m'a toujours enthousiasmé. Cela fait maintenant trois ans que nous avons des projets en Afrique centrale. Je me rends là-bas tous les quatre mois pour présenter nos projets et suivre leur avancement.
Par rapport au réemploi, il existe des normes qui peuvent freiner son utilisation. Est-ce que cela vous bloque dans vos projets ? Comment gérez-vous ces contraintes ?
Oui, c'est un problème récurrent. Il y a une question de responsabilité et d'assurance. Certaines entreprises du bâtiment sont réticentes à utiliser des matériaux de seconde main par peur qu'ils cassent et qu'elles soient tenues responsables, notamment en raison de la garantie décennale. Cependant, les mentalités évoluent. On voit apparaître des bureaux de contrôle spécialisés dans le réemploi qui nous accompagnent pour lever ces blocages.
C'est pourquoi nous nous entourons d'équipes compétentes dans ce domaine. Par exemple, sur le projet avec Vélogia dont je parlais plus tôt, nous travaillons avec un bureau d'études spécialisé en économie circulaire. Le réemploi devient de plus en plus courant et, jusqu'à présent, nous n'avons pas rencontré de blocages majeurs.
Quelles sont les principales difficultés liées au réemploi ?
L'un des principaux défis est la souplesse nécessaire dans le choix des matériaux. Quand on dépose un permis de construire, on doit préciser des matériaux précis, leurs couleurs et leurs caractéristiques. Or, avec le réemploi, on ne sait pas toujours à l'avance quels gisements de matériaux seront disponibles au moment du chantier. Ces gisements se trouvent souvent à la dernière minute, et on ne peut pas les stocker pendant des mois en amont.
Cela crée une contradiction avec le permis de construire. Pour contourner ce problème, nous devons prévoir des prescriptions spécifiques dans nos demandes de permis, afin d'introduire une certaine flexibilité dans le choix des matériaux.
Est-ce plus simple d'utiliser des matériaux réemployés en intérieur qu'en extérieur ?
Oui, tout à fait. Par exemple, sur le projet Vélogia, nous avons indiqué dans le permis de construire que le soubassement devait être en briques pleines, mais avec la mention "ou équivalent en réemploi". Si nous trouvons un gisement de briques qui ne correspond pas exactement à la couleur précisée, nous pourrons quand même les utiliser.
En intérieur, c'est encore plus facile car il y a moins de contraintes visuelles et réglementaires. Cela nous permet de réutiliser des matériaux avec plus de liberté, ce qui est un vrai atout pour la démarche écologique et économique.
Si vous avez besoin d'un(e) architecte en région parisienne, n'hésitez pas à contacter Alexandra Schneider en passant sur sa fiche !